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AY. J.-C. 509. r£ OL. 67. 137

et se perdent bientôt dans les malheurs Le

triomphe du crime s'évanouit : Dieu est la fin de tout.

» Semblable au vent qui trouble, jusque dans les profondeurs de l'abîme , les vastes ondes de la mer ; au vent , qui , après avoir ravagé les cam- pagnes , s'élève tout à coup dans les cieux , séjour des immortels , et y fait renaître une sérénité inat- tendue : le soleil , dans sa mâle beauté , sourit amou- reusement à la terre virginale , et les nuages brisés se dissipent : telle est la vengeance de Jupiter

» Toi qui caches le crime dans ton cœur, ne crois pas demeurer toujours inconnu. Immédiat , ou sus- pendu , le châtiment marche à ta suite. Si la justice céleste ne peut t'atteindre , un jour viendra que tes enfants innocents porteront la peine des forfaits de leur père coupable. Hélas ! tous tant que nous som- mes , vertueux ou méchants , notre propre opinion nous semble toujours la meilleure, jusqu'à ce qu'elle nous soit fatale. Alors nous nous plaignons des dieux, parce que nous avions nourri de folles es- pérances ! »

Le poëte continue à peindre l'imbécillité hu- maine : le malade incurable croit guérir , le pauvre attend des richesses ; les uns s'exposent sur les flots, d'autres déchirent le sein de la terre, etc.

« La destinée dispense et les biens et les maux ;

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