Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/285

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AV. J.-C. 509. = OL. (37. 215

déchirantes, par un profond et muet étonne- nu ni, à la vue de 1 enchaînement des choses humai nés. Chaque syllabe de Ramsay retentit amèrement dans votre cœur, lorsqu'on voit 1 honnête citoyen vanter, contre sa propre con- viction , la duplicité de la conduite de la France envers l'Angleterre. Mais, lorsqu'avec un cœur brûlant de reconnoissance , il vient a verser les bénédictions sur la tête de l'excellent Louis XVI ; lorsqu'il arrive à cet endroit où M. de Lafayette, recevant la première nouvelle du traité d'al- liance, se jette avec des larmes de joie dans les bras de Washington; qu'au même instant, la nouvelle volant dans l'armée au milieu des transports, le cri de « longue vie au roi de France ! » s'échappe involontairement à la fois de mille bouches et de mille cœurs; le livre tombe des mains , le coup de poignard pénètre jusqu'au fond des entrailles. Américains! La- fayette, votre idole, n'est qu'un scélérat! Ces gentilshommes françois , jadis le sujet de vos éloges , qui ont versé leur sang dans vos batailles, ne sont que des misérables couverts de votre mépris, et à qui peut-être vous refuserez un

•asile ! et le père auguste de votre liberté un

de vous ne Fa-t-il pas jugé 1 ? N'avez-vous pas

1 Un étranger, non! un Américain , séant juge dans le pro ces de mort de Louis XVI ! O hommes : ù Providence !

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