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246 RÉVOLUTIONS ANCIENNES.

agricoles , à l'action des mouvements étrangers. Outre la barrière naturelle qui les protège contre une force invasive, s'ils sont insulaires , ou placés sur un continent éloigné, la superfluité de leur population trouve sans cesse un écoulement au dehors, sans demeurer en un état croupissant de stagnation dans l'intérieur. Le reste des citoyens, occupés du commerce de la patrie, a peu le temps de s'embarrasser de rêveries politiques. Là où les bras travaillent, l'esprit est en repos.

Garthage encore , lors de la chute des Pisis- tratides , élevée à l'empire des mers , et à la traite du monde entier sur les débris du com- merce de Tyr 1 , comme l'Angleterre de nos jours sur les ruines de celui de la Hollande , appro- choit du faîte de la prospérité. Par une autre ressemblance de fortune , non moins singulière , elle crut devoir prendre une part active contre la révolution républicaine d'Athènes , en faveur de la monarchie. Xerxès , qui, en prétendant rétablir Hippias sur le trône , méditoit la con- quête de l'Attique et du Péloponèse , engagea les Carthaginois à attaquer en même temps les colonies grecques en Sicile 2 . Amilcar, à la tête de plus de trois cent mille hommes et d'une

' L'explication de ceci se trouve à l'article de Tyr. 2 Diod. , lib, xi, pag. 1.

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