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AV. J.-C. 50y. =-0L. 07. 263

lluence éloignée de la révolution dont je parlerai ailleurs.

Mais la politique verbeuse de l'Attique, qui entroit en Italie par le canal de la Grande Grèce, trouva une barrière insurmontable dans l'heu- reuse ignorance des peuples de l'intérieur. Le citoyen, accoutumé aux exercices du Champ de Mars, à l'obéissance des lois et à la crainte des dieux 1 , n'alloit point dans des écoles de déma- gogie apprendre à vociférer sur les droits de l'homme et à bouleverser son pays. Les magis- trats veilloient à ce que ces lumières inutiles ne corrompissent pas la jeunesse. Rome enfin op- posa à la Grèce, république à république, liberté à liberté et se défendit des vertus étrangères avec ses propres vertus 3 .

Que si Ton s'étonne de ceci : je n'ai pas dit vertu, mais vertus, choses totalement diffé- rentes, et que nous confondons sans cesse. La première est immuable, de tous les temps, de toutes les choses; les secondes sont locales, con- ventionnelles, vices ici, vertus ailleurs. Distinc- tion peu juste, répliquer a-t-on , puisqu'alors vous faites de la vertu un sentiment inné, et que

1 Plut. , in F. Cam. , in Num. , lib. i.

a Je distinguois partout , comme je fais encore aujour- d'hui, l'esprit démagogique de l'esprit de liberté, les fausses lumières de la lumière véritable. Nouv. Ed.

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