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280 REVOLUTIONS ANCIENNES.

patrie. Un historien , nommé Antiochus , plu- sieurs sophistes , quelques poètes 1 , avoient déjà paru. Bientôt cette île célèbre devint le rendez- vous des beaux-esprits de la Grèce. Ils y accou- rurent de toutes parts, alléchés par l'or des tyrans qui s'amusoient de leur bavardage poli- tique et de leurs dissensions littéraires 2 .

1 Stésichore, Parménide , etc.

2 Pindare appeloit , à la cour d'Hiéron , ses rivaux Simonide et Bacchylide , des corbeaux croassants , et ceux-ci le rendoient en aussi bonnes plaisanteries au lyrique. D'une autre part, le poëte Simonide débitoit gravement des maximes politiques au tyran cacochyme et de mauvaise humeur , qui sans doute se rap- peloit que le fiatteur d'Hipparque avoit aussi élevé les assassins de ce même prince aux nues. Pindare de son côté harassoit les Muses pour célébrer les chevaux d'Hiéron , etc. Quand donc est-ce que les gens de lettres sauront se tenir dans la dignité qui convient à leur caractère? quand ne chanteront-ils que la vertu? quand cesseront-ils d'encenser les tyrans , de quelques noms que ceux-ci se revêtissent ? ( Vid. jElian., lib. iv, cap. 16 : Cicer. , lib. i de Nat. Deor. , 60 ; Pind., Nem. 3, etc.)

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