Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/361

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AV. I.-Ç, 509. = OL. 67. 291

C'est ainsi que , malgré soi , on s'arrête à con- templer le tableau d'un peuple satisfait. Il sem- ble qu'en s'occupant du bien-être des autres, on s Cil approprie quelque petite partie. Nous vivons bien moins en nous que hors de nous. Nous nous attachons à tout ce qui nous environne. C'est à quoi il faut attribuer la passion que des misérables ont montrée pour des meubles , des arbres , des animaux. L'homme avide de bon- heur , et souvent infortuné , lutte sans cesse con- tre les maux qui le submergent. Comme le matelot qui se noie , il tache de saisir son voi- sin heureux , pour se sauver avec lui. Si cette ressource lui manque , il s'accroche au souve- nir même de ses plaisirs passés , et s'en sert comme d'un débris avec lequel il surnage sur une mer de chagrins.

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