Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/367

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AV. J.-C. 509. = 0L. 67. 2<j:

dénaturer tels Sauvages, il suffit d'introduire chez eux la roue du potier 1 .

Anacharsis paya ses innovations de sa vie 2 ; mais le levain qu'il avoit jeté continua de fer- menter après lui. Les Scythes, dégoûtés de leur innocence, burent le poison de la vie civile *. Long-temps celle-ci paroît amère à l'homme li- bre des bois ; mais l'habitude ne la lui a pas plus tôt rendue supportable, qu'elle se tourne pour lui en une passion enivrante ; le venin coule jusqu'à ses os ; un univers étrange ; peu- plé de fantômes , s'offre à sa tête troublée : simplicité, justice, vérité, bonheur, tout dis- paroît '.

Le torrent des maux de la société ne se pré- cipita pas chez les Scythes par une seule issue. Ces nations guerrières et pastorales trafiquoient de leur sang avec les puissances voisines \ 9 trop lâches ou trop foibles pour défendre elles-mêmes leur territoire. Athènes entretenoit une garde

1 Laërt. ; Suidas , Anach. ; Strab. , lib. vu.

2 II fut tué par son frère d'un coup de flèche à la chasse.

3 Strab. , ibid. , lib. vu , pag. 331 .

4 Id. , ib.

5 On trouve souvent dans les anciens historiens les Scythes servant à la solde desJBerses. ( "Vid. Herod. et Xenoph. ) Louis XI fut le premier souverain à stipendier les cantons (Vov. Mémoires de Philip de Com. )

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