Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/405

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AV. J.-C. 509. r^OË! 67. 335

Kreeshna , pour lui prouver qu'il doit combattre , s'étend sur les devoirs d'un prince , s'engage avec son élève dans une longue controverse théolo- gique et morale. Ici le mauvais goût et le prêtre se décèlent. Nous choisirons pour pendant à l'é- pique indien l'épique de la Germanie. La muse al- lemande, nourrie de la méditation des Ecritures , a souvent toute la majesté, toute la simple ma- gnificence hébraïque : et l'on retrouve dans les froides régions de l'Empire l'enthousiasme et la chaleur du génie des poètes d'Israël.

Klopstock , dans son poème immortel, a peint la conjuration de l'Enfer contre le Messie. Le sa- crifice est prêt à s'accomplir ; les prêtres triom- phent et le Fils de l'Homme est condamné. Suivi de sa mère , de ses disciples , des gardes ro- maines et de toute la Judée , il s'avance , chargé de sa croix , au lieu du supplice : il arrive sur Golgotha. Alors Eloa , envoyé par l'Eternel , distribue les anges de la terre autour de la mon- tagne. Les uns s'assemblent sur des nuages, les autres planent dans les airs.

Gabriel va chercher les âmes des patriarches , et les place sur la montagne des Oliviers, pour être témoins du grand sacrifice; Uriel en même temps amène toutes celles des races à naître. Le globe immense qu'elles habitoient reçoit l'or- dre de voler vers le soleil et d'intercepter sa lu-

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