Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/85

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INTRODUCTION. 15

sion qui ne sert après tout ici que de préface, et sans laquelle, plein de cette malheureuse défiance qui nous met en garde contre les opinions de l'auteur, il lui eût été impossible de continuer avec intérêt la lecture de cet ouvrage. Mais si j'ai pris tant de soin de lui aplanir l'entrée de la carrière, il doit à son tour me faire quelque sacri- fice. O vous tous qui me lisez, dépouillez un moment vos passions en parcourant cet écrit sur les plus grandes questions qui puissent , dans ce moment de crise , occuper les hommes. Méditez attentivement le sujet avec moi. Si vous sentez quelquefois votre sang s'allumer, fermez le livre, attendez que votre cœur batte à son aise avant de recommencer votre lecture. En récompense , je ne me flatte pas de vous apporter du génie,

��d abandonner l'ouvrage, et de livrer le tout aux flammes *. Cependant je puis assurer les lecteurs que les inexactitudes qui ont pu se glisser dans mes citations sont de peu de conséquence , et que, partout où le sujet l'a absolument exigé , j'ai suspendu mon travail jusqu'à ce que je me fusse procuré les livres origi- naux. En cela, j'ai trouvé de grands secours chez les gentils hommes anglois, qui m'ont ouvert leurs bibliothèques avec une géné- rosité qui fait honneur à leur philosophie. J'ai été pareillement redevable au révérend B. S. , homme d'autant d'esprit que d'hu- manité, et auquel j'aime à rendre ici l'hommage public de ma reconnoissance.

  • J'aurais bien fait de céder à la tentation.

Nouv. Ed.

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