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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

III

le comte louis de chateaubriand et son frère christian[1]


Geoffroy-Louis, comte de Chateaubriand, neveu du grand écrivain et arrière-petit-fils de Malesherbes, naquit à Paris le 13 février 1790. Il était le fils aîné de Jean-Baptiste-Auguste de Chateaubriand, comte de Combourg, et d’Aline-Thèrèse Le Peletier de Rosanbo, fille de Louis Le Peletier de Rosanbo, président à mortier au Parlement de Paris, et de Marguerite de Lamoignon de Malesherbes. En 1812, à l’âge de vingt-deux ans, il épousa Mlle  Henriette-Félicité-Zélie d’Orglandes, qui en avait à peine dix-sept. Le mariage eut lieu au château du Ménil, près de Mantes, chez Mme  de Rosanbo, tante de Mlle  d’Orglandes. Chateaubriand composa en l’honneur des jeunes époux ce gracieux épithalame :

L’autel est prêt ; la foule t’environne :
Belle Zélie, il réclame ta foi.
Viens ; de ton front est la blanche couronne
Moins virginale et moins pure que toi.

J’ai quelquefois peint la grâce ingénue
Et la pudeur sous ses voiles nouveaux :
Ah ! si mes yeus plus tôt t’avaient connue
On aurait moins critiqué mes tableaux.

Mon cher Louis, chez la race étrangère
Tu n’iras point t’égarer comme moi :
À qui la suit la fortune est légère ;
Il faut l’attendre et l’enfermer chez soi.

Cher orphelin, image de ta mère
Au Ciel pour toi je demande ici-bas
Les jours heureux retranchés à ton père
Et les enfants que ton oncle n’a pas.

  1. Ci-dessus, p. 9.