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LIVRE VIII[1]
Année de ma vie 1821. — Ambassade de Berlin. — Arrivée à Berlin. — M. Ancillon. — Famille royale. — Fêtes pour le mariage du grand-duc Nicolas. — Société de Berlin. — Le comte de Humboldt. — M. de Chamisso. — Ministres et ambassadeurs. — La princesse Guillaume. — L’Opéra. — Réunion musicale. — Mes premières dépêches. — M. de Bonnay. — Le Parc. — La duchesse de Cumberland. — Mémoire commencé sur l’Allemagne. — Charlottenbourg. — Intervalle entre l’ambassade de Berlin et l’ambassade de Londres. — Baptême de M. le duc de Bordeaux. — Lettre à M. Pasquier. — Lettre de M. de Bernstorff. — Lettre de M. Ancillon. — Dernière lettre de Madame la duchesse de Cumberland. — M. de Villèle, ministre des finances. — Je suis nommé à l’ambassade de Londres.
Je quittai la France, laissant mes amis en possession d’une autorité que je leur avais achetée au prix de mon absence : j’étais un petit Lycurgue[2]. Ce qu’il y avait de bon, c’est que le premier essai que j’avais fait de ma force politique me rendait ma liberté ; j’allais jouir au dehors de cette liberté dans le pouvoir. Au fond de cette position nouvelle à ma personne, j’aperçois je ne sais quels romans confus parmi des réalités : n’y avait-il rien dans les cours ? N’étaient-elles point des solitudes d’une autre sorte ? C’étaient peut-être des Champs-Élysées avec leurs ombres.