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LIVRE QUATRIÈME

trappistes, comme Mabillon avait dédié son ouvrage à ses jeunes confrères.

« Comme Dieu m’a chargé, mes frères, leur dit-il, de veiller incessamment à la garde de vos âmes, je me sens obligé de vous dire que depuis peu il paraît un livre qui attaque une vérité que nous vous avons enseignée comme une des plus importantes et des plus nécessaires pour maintenir la régularité dans les cloîtres. Le dessein de l’auteur est de prouver que l’étude des sciences est nécessaire à l’état monastique ; je vous avoue que ce qui me fait le plus de peine dans l’obligation où je suis de vous expliquer mes pensées sur ce sujet, afin de vous préserver d’une opinion qui m’a paru si dangereuse, c’est que j’estime et que je considère celui qui a composé cet ouvrage, et qu’il s’attire une recommandation particulière par sa vertu comme par sa doctrine. »

Quelle différence de ce public compétent et choisi à celui auquel nous nous adressons maintenant !

Rancé reprend une à une les propositions de Mabillon, et les réfute à son tour par des exemples. Comme il y a nécessairement des parties faibles dans un grand ouvrage, l’abbé les saisit