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LIVRE PREMIER

du volage fardeau que ne put soulever ni son bras ni sa conscience.

C’était à cette école de remords et de honte qu’il endoctrinait sa femme, âgée de seize ans, fille aînée de Claude de Bretagne, comte de Vertus, et de Catherine Fouquet de La Varennes. Le comte de Vertus avait fait tuer chez lui Saint-Germain-La-Troche, qu’il croyait corrupteur de sa femme. La duchesse de Montbazon était en religion lorsqu’elle épousa son mari. Tandis qu’avec Bassompierre, sorti de la Bastille, le duc de Montbazon s’entretenait du passé, la duchesse de Montbazon s’occupait du présent. Elle disait qu’à trente ans on n’était bonne à rien, et qu’elle voulait qu’on la jetât dans la rivière quand elle aurait atteint cet âge.

Hercule de Rohan, gouverneur de Paris, était veuf lorsqu’il épousa la fille du comte de Vertus. Il avait plusieurs enfants d’un autre lit, entre autres la duchesse de Chevreuse : de sorte que madame la duchesse de Montbazon était belle-mère de la duchesse de Chevreuse, quoique infiniment plus jeune que sa belle-fille.

Tallemant des Réaux assure que madame de Montbazon était une des plus belles personnes qu’on pût voir. Le duc de Montbazon et Le