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LIVRE DEUXIÈME

trer dans ma pensée[1]. » (17 mars 1686.)

La vivacité avec laquelle Rancé écrit à Maupeou décèle des souvenirs alarmés. Le P. Bouhours, que l’abbé de La Chambre appelait l’empeseur des muses, réfute aussi les Véritables motifs de la conversion de l’abbé de la Trappe dans son quatrième dialogue, pages 528 et 529 : c’est toujours de l’humeur sans preuves. Madame de Sévigné disait en parlant du révérend critique : « L’esprit lui sort de tous les côtés. »

Marsollier, deuxième écrivain de la vie de Rancé, garde le silence ; mais Le Nain, le troisième, le plus complet, le plus sûr écrivain de cette vie, a entendu parler de Larroque. Dom Le Nain mourut à l’âge de soixante-treize ans, sous-prieur de la Trappe. Ami et confident de Rancé, au livre III, chap. IX, de la Vie du réformateur de la Trappe, il écrit :

« Outre tous ces libelles, il en parut un autre, composé par un huguenot, sous ce titre : Les Motifs de la conversion de l’abbé de la Trappe. Mais l’auteur des Homélies familières sur les Commandements de Dieu, tome III, page 378, le réfute admirablement par ces paroles : Je sais qu’un ministre hérétique a fait ce qu’il a pu pour

  1. Maupeou, tom. Ier, p. 581.