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ouvrage intitulé : Libro d’Antonio Abacco appartenente a l’architettura nel quale si figurano alcune nobili antichità di Roma, in-fol. On ignore l’époque de sa mort.

ABACCO. Voyez Abbaco.

ABAD Ier (Mohhamed-Ben-Ismael-Aboul-Cacim-Ben), fut le premier roi maure de Séville en Espagne, de la dynastie des Abadytes. Il était originaire de Syrie. Possesseur d’une fortune immense, Abad, était au commencement du 11e siècle, un des premiers musulmans de Séville, lorsque le peuple, gagné par ses manières populaires, et fatigué des guerres intestines, le reconnut pour son souverain. Le nouveau monarque affermit sa puissance, agrandit ses états par des conquêtes, et rendit ses sujets heureux. Il régna vingt-six ans, et mourut l’an 433 de l’hégire (1041 de J. C.), laissant pour successeur son fils Abou-Amrou-Abad, qui se fit aussi aimer de ses peuples.

ABAD III (Mohhammed-Al-Motamed-a-l’Allah-ben), succéda, l’an 461 de l’hégire (1068), à son père Abou-Amrou, roi de Séville. Ce prince était humain et généreux ; il aimait et encourageait les sciences et les arts ; il cultivait lui-même la poésie avec succès. La guerre active qu’il fit aux chrétiens, et ses brillantes conquêtes le rendirent le plus puissant des rois maures d’Espagne. Mais ayant donné sa fille Zaidah, en mariage à Alphonse VI, roi de Castille, cette alliance avec un prince chrétien jeta l’alarme parmi les autres rois maures, qui jurèrent sa ruine. Ils appelèrent à leur secours Youçouf-Tachefyn,

roi de Maroc, qui défit d’abord Alphonse, et vint ensuite attaquer Séville. Le généreux Abad jugeant la défense inutile, vint se livrer avec ses enfans à la discrétion du vainqueur, qui le fit charger de fers, et l’envoya captif en Afrique, où ses filles le nourrissaient du travail de leurs mains. L’infortuné prince vécut quatre ans dans cette cruelle situation ; la poésie dont il faisait ses délices charmait les dégoûts de sa captivité. On a conservé plusieurs de ses poèmes, où il rappelle sa grandeur passée et la donne en exemple aux rois qui osent compter sur les faveurs de la fortune.

ABAFFI ou APAFFI (Michel), seigneur transylvain, fut élu prince par les états de son pays en 1661, sur le choix d’Ali Bassa, chef des armées du sultan Mohammed IV. En Hongrie, Jean Kimin, protégé par l’empereur Léopold Ier, cherchait à se rendre maître de ce pays ; mais le général des Impériaux, Montécuculi, ne jugeant pas à propos de combattre, Kimin, abandonné, perdit la vie dans une bataille contre les Turcs, près de Schesbourg en Transylvanie, le 23 janvier 1662. Abaffi joignait sa fortune et ses armes à celles des Turcs : et pendant la trêve conclue entre les deux empires, il régna paisiblement sous la protection de la Porte, et acquit même les villes de Clausembourg et de Zathmar. Il demeura fidèle à cette puissance tant que ses armes prospérèrent, c’est-à-dire jusqu’au siége de Vienne ; alors la fortune de cette puissance étant changée, Abaffi et ses états firent un traité avec l’empereur en 1687, par lequel il fut convenu qu’il aurait la même autorité, et conserverait la même puissance qui lui avait été accor-