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teur d’un ouvrage intitulé : Awamit ou Traité des particules, traduit en latin par Erpenius et imprimé à Leyde en 1617. Il composa aussi un traité de rhétorique et d’éloquence, et un abrégé du dictionn. arabe de Djewhary.

ABDEL-MÉLEK, cinquième calife ommiade, surnommé l’Écorcheur de pierres, à cause de son avarice, commença à régner en 684. Après son père Merwah I, Constantin Pogonat, empereur d’Orient, étant mort l’année d’après, Justinien II, son fils, crut devoir profiter des dissensions des Arabes pour rompre la paix que son père leur avait accordée. Il envoya le général Léonce avec une armée qui, portant avec elle le fer et la flamme, traversa l’Ibérie, l’Albanie, la Médie, pénétra en Hircanie, et revint chargée de riches dépouilles. Abdel-Mélek, effrayé, promit, pour avoir la paix, de donner par jour, à Justinien, un esclave, un cheval arabe, et mille pièces d’or. L’empereur grec, de son côté, s’engagea à mettre fin aux courses des maronites. Léonce massacra, au milieu d’un repas, Jean, chef de ces peuples belliqueux, et ceux qui se présentèrent pour sa défense, après les avoir endormis par la promesse artificieuse qu’il venait les aider à chasser les infidèles de la Syrie. Les maronites se trouvant affaiblis par cette exécution barbare et perfide, les musulmans auparavant intimidés par eux, ne craignant plus alors leurs incursions, revinrent en foule, et désolèrent les provinces de l’Asie-Mineure. La paix, qui était signée pour dix ans, n’en dura pas quatre. Justinien fut forcé de reprendre les armes, et perdit, avec le tribut qu’on

lui payait, une grande partie de la petite Arménie. Les Arabes augmentaient leurs conquêtes. Maîtres de l’Égypte, de la Cyrénaïque, et de la Lybie, ils avaient tenté en vain de subjuguer l’Afrique propre. Le détrônement de Justinien II offrant une occasion plus favorable, Hassan, général d’Abdel-Mélek, se chargea de cette expédition. Il se rendit maître de Carthage, reprise bientôt par les Grecs, et reconquise enfin par les Arabes, qui, pour ne pas la reperdre, y mirent le feu environ huit cent cinquante ans depuis que Scipion-Émilien avait renversé la première. Abdel-Mélek mourut peu de temps après à Damas, en 705.

ABDEL-MÊLEK Ier, fils de Nouhh, cinquième prince des Samanides, commença à régner en 343 de l’hégire (954 de J. C.), et mourut sept ans après, des suites d’une chute de cheval. Il se distingua par sa justice, et par la sagesse et la fermeté de son administration.

ABDEL-MÉLEK II, dernier prince des Samanides, détrôné par Mahmoud en 999, perdit son royaume, la liberté et la vie, comme tant d’autres princes, pour s’être livré à ses flatteurs, et avoir fait dépendre sa puissance de secours étrangers, en négligeant ses propres ressources.

ABDELMOUMEN, de la secte des almohades ou mohavédites, fils d’un potier de terre, se fit déclarer roi de Maroc en 1448, après avoir pris la ville d’assaut, et l’avoir presque toute réduite en cendres. Il fit couper la tête au roi, et étrangla de ses propres mains Isaac, héritier de la couronne. Abdelmoumen conquit ensuite les royaumes de Fez, de Tunis et de