Page:Chaudon, Delandine, Goigoux - Dictionnaire historique, tome 1.djvu/43

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pidement enlevé Auch, Agen, Périgueux, Saintes, pénétra jusqu’à Bordeaux. De là il se répandit dans le Poitou, renversa l’église de St.-Hilaire de Poitiers, et se mit en marche vers Tours pour y piller le riche trésor de l’église de St.-Martin. Eudes, qui ne s’était sauvé qu’avec peine de la poursuite d’Abdérame, rassembla les faibles restes de son armée, et implora le secours de Charles-Martel. Ce grand capitaine s’étant mis en marche avec les forces des trois royaumes qu’il gouvernait, arrêta les conquêtes d’Abdérame, lui arracha la victoire et la vie dans une bataille fameuse donnée près de Poitiers, au mois d’octobre 733. Les moines des Gaules et de l’Italie assurent, dans leurs chroniques, que le marteau de Charles-Martel écrasa près de 400,000 musulmans, et que les chrétiens ne perdirent que 1,500 hommes ; mais cette assertion est exagérée. Cette journée est l’époque de la décadence des Sarrasins, et le terme de leurs progrès en France.

ABDÉRAME Ier, ou ABDALRAHHMAN, dit le Juste, était fils du calife Hescham, de la race des Ommiades. Les Sarrasins, révoltés contre leur roi Joseph, l’appelèrent en Espagne l’an 754 de J. C. Il remporta plusieurs victoires sur ce prince, et lui ôta la vie après la dernière. Il fit la conquête de la Castille, de l’Aragon, de la Navarre, du Portugal, et prit le titre de roi de Cordoue. Cet Abdérame, surnommé le Juste, fit tant de ravages en Espagne qu’il en fut appelé le second destructeur. Il construisit la grande mosquée de Cordoue, et mourut en 790, après trente-deux ans de règne. Les autres rois qui portèrent son nom

après lui, ne méritent pas un article dans ce dictionnaire. L’auteur de l’Essai sur l’histoire générale a confondu celui-ci avec le Abdérame, général du calife Hescham.

ABDÉRAME ou ABDALRAHHMAN, se fit souverain de Sasie dans le royaume de Maroc, après avoir fait poignarder son neveu Amadin, qui gouvernait cet état. Il régna long-temps en paix et fut assassiné à son tour. Il avait une fille d’une grande beauté, aimée d’un jeune homme des principaux de la ville nommé Ali-Ben-Guicimin. Ce jeune homme la connut par l’entremise d’une esclave et même de sa mère. Abdérame le sut, et résolut de s’en venger ; mais la fille et la femme, qui-s’en doutaient, en donnèrent avis à Ali-Ben, qui se mit en état de le prévenir. Abdérame envoya prier un jour de fête Ali de venir à la mosquée. Il y vint avec son ami Yahaya, auquel il avait fait part de son dessein et poignarda Abdérame lorsqu’il faisait son oraison près de l’Afaqui, vers l’an 1505.

ABDÉRAME, calife de Cordoue, envoya, en 954, une armée contre Gonzalès, comte de Castille, lequel tâchait de se rendre indépendant. Cette armée fut défaite. Don Sanche, roi de Léon, ayant été chassé de ses états par le vainqueur, Abdérame lui donna, en 960, un corps de troupes pour aider à y rentrer. Il mourut l’année d’après, 961, à soixante-quatorze ans avec la réputation d’un prince généreux, mais orgueilleux. Il avait pris les différens titres de Défenseur de la loi de Dieu, de Roi des croyans, etc.

ABDIAS, le quatrième des douze petits prophètes, imite et copie même Jéremie. On ne sait