Page:Chauvet - L Inde française.djvu/105

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l’Inde, à côté de ruines majestueuses, des constructions irrégulières, à peine ébauchées, misérables, indices irrécusables d’une dégénérescence complète.

Après avoir parcouru ce qui fut Sadras en Carnatic, et nous être reposés pendant une partie du jour dans une maison qui avait la prétention d’être une hôtellerie, nous nous remîmes en route, dans la soirée, et nous atteignîmes, avant le jour, le Palléar, que nous traversâmes à gué.

Ce fleuve, qui devient un torrent à l’époque des grandes pluies, est presque à sec le reste de l’année ; il marqua notre deuxième et dernière étape.

Non loin du fleuve, nos porteurs de palanquin nous arrêtèrent sous des arceaux de verdure qu’on aurait dit taillés par la main des hommes. Ces arceaux étaient pourtant à l’état sauvage, formés par les branches du multipliant qui, se recourbant vers la terre comme celles du saule, prennent racine et produisent ainsi des arbres nouveaux.

L’endroit était bien choisi pour le repas, les multipliants s’étendaient à une assez grande distance, sur plusieurs lignes d’arceaux, de sorte que l’ombre était épaisse et la fraîcheur suffisante.

Nous goûtâmes à cette station, sans quitter nos palanquins, dont nous laissâmes les portières ouvertes, un sommeil de quelques heures d’autant plus doux qu’il était dégagé de cet énervement que fait