Page:Chauvet - L Inde française.djvu/114

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honneurs et des prérogatives de la royauté. Les choses doivent se passer ainsi dans des pays éloignés de la métropole, où les coutumes et les mœurs des habitants ont été respectées.

Le gouverneur représente d’ailleurs l’autorité souveraine, quelle qu’elle soit, et il importe de frapper l’esprit des populations par le déploiement d’une pompe et d’un prestige qu’on trouverait exagérés en France, mais qui sont là-bas indispensables.

Le général n’avait eu garde de laisser échapper cette occasion de produire son petit effet ; il demanda à faire partie du cortège, ce qui lui fut accordé, et à y paraître en adjudant-général persan.

Il avait bien le bonnet d’astrakan avec l’aigrette, le cafetan, espèce de houppelande sans manches et qui rappelle exactement la robe de chambre, le large pantalon à la turque, recouvert jusqu’aux genoux par des bottes à l’écuyère ; mais, à son grand regret, il ne retrouva plus ses épaulettes. L’amiral le tira d’embarras en lui en prêtant une paire.

Le lendemain, F… apparut dans tout l’éclat de son uniforme, avec des épaulettes de contre-amiral l’ordre du Lion et du Soleil sur la poitrine, et un formidable sabre à la ceinture. Le général obtint un succès complet.

Le consul se moqua de lui à l’issue de la cérémonie.

— Pourquoi sortez-vous en robe de chambre ? lui dit-il