Page:Chauvet - L Inde française.djvu/135

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isoler les infortunées victimes d’un implacable fléau afin que les sources de la vie ne soient pas empoisonnées dans les populations.

L’internement et ses rigueurs sont cependant d’une application impossible dans l’Inde. Les lépreux abondent, sur notre territoire et sur celui de nos voisins les Anglais, à tel point qu’il y aurait folie à recourir aux mesures arbitraires, que la nécessité et l’hygiène publique peuvent seules justifier.

L’effacement de la maladie par la suppression des individus étant impraticable, le seul moyen à prendre était d’ouvrir aux victimes du fléau un asile où elles trouveraient tous les secours nécessaires à leur triste état. En conséquence, on a créé une léproserie au centre de nos établissements.

La léproserie a eu pour fondateur M. Desbassyns de Richemont, ancien gouverneur de la colonie, père du sénateur actuel de ce nom. C’est à l’aide des libéralités de M. de Richemont qu’elle a été construite et qu’elle est entretenue.

Elle est située à deux ou trois kilomètres de Pondichéry, à une courte distance du camp des Makouals. Quand je la visitai, elle ne contenait qu’une douzaine de lépreux, et pourtant on en rencontre des troupes entières chaque jour.

L’Indien a horreur de la séquestration. Aux douceurs d’une existence assurée du boire et du manger,