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CHAPITRE XXVII

LE CONSEIL ET L’ENQUÊTE


J’ai déjà dit à quel point la vie est monotone dans les pays chauds ; on y travaille le moins possible, et on comprend bien pourquoi tout le monde y devient paresseux : la paresse est la première condition de l’existence orientale. Ainsi s’explique la conduite d’un de mes bons amis, capitaine de frégate, qui, ayant obtenu un emploi fort rétribué dans l’administration des phares d’Orient, donna bien vite sa démission et écrivit au directeur que, en fait de phares, il n’en connaissait pas de meilleur que le far… niente. Cet atroce jeu de mots naquit d’un excès de chaleur ; c’est son excuse.

Nos occupations, à nous membres du conseil, devaient naturellement se réduire à peu de chose, étant donné que notre budget annuel s’équilibrait à un million et demi entre les recettes et les dépenses. Nous recevions en dehors un million de rente de la Compa-