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gènes qui quittaient leur île enchantée pour aller chercher fortune en Égypte.

Le désir de voir du pays, les aspirations vers l’inconnu, l’amour du luxe décident presque toujours ces émigrations qui se reproduisent souvent. On sait ce que les femmes entendent par ces mots : « Aller chercher fortune ailleurs », et l’on sait aussi qu’il serait inutile de tenter de les détourner du but qu’elles visent et que bien peu d’entre elles parviennent à saisir.

Ce qu’il y a de plus remarquable à Malte, c’est la cathédrale, cette église des chevaliers, où se trouve la plus belle collection d’armes que j’aie vue de ma vie. On ne s’étonne point, à l’aspect de ce magnifique monument, de l’empressement des voyageurs à s’y rendre. Il rappelle un passé héroïque et une longue épopée.

Après avoir visité en détail cette église tapissée d’or et d’argent à l’intérieur, nous revînmes à bord, le soir, en aspirant la brise qui montait de la mer. Une heure plus tard, nous reprenions notre route, et, cinq ou six jours après, nous mouillions devant Alexandrie.

Dès que les formalités sanitaires furent accomplies, une embarcation envoyée par le chargé d’affaires de France en Égypte vint nous prendre, l’amiral, sa famille et moi, et en quelques minutes nous amena au débarcadère, où stationnait une foule innombrable de portefaix qui s’arrachent les colis des mains et contre lesquels chaque voyageur se voit forcé de défendre son bien.