Page:Chauvet - L Inde française.djvu/228

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le chant cadencé des coulis, le claquement des fouets et le pas sonore des chevaux. Les véhicules couraient au milieu des groupes parmi lesquels brillaient des milliers de torches.

Toutes les maisons de la ville noire, qui appartenaient à des notables, étaient illuminées ; mais l’éclat des lumières pâlissait devant celui que lançait, dans toutes les directions, la maison nuptiale inondée, du faîte à la base, de feux aux couleurs diverses qui semblaient jaillir de l’amoncellement de verdure et de fleurs sous lequel disparaissaient ses murs de stuc.

Un commissaire se tenait sous la vérandah formant le premier vestibule et offrait à chaque visiteur un billet de tombola et, de plus, à chaque dame, un éventail. Dans un second vestibule, des serviteurs, vêtus de riches habits, passaient autour du cou des hommes un cercle de fleurs au parfum pénétrant, qui descendait jusqu’à la ceinture ; les dames recevaient, chacune, un admirable bouquet, enchâssé dans une gaine en argent ciselé ou en ivoire sculpté.

Lorsque toute la société fut réunie dans un vaste salon, dont les murs étaient formés de vérandahs à colonnes de marbre rouge, les mêmes serviteurs arrosèrent avec de l’eau de senteur le triple rang de femmes élégantes qui avaient pris place sur des banquettes, dorées. Ils se servaient pour cette aspersion de vases en