Page:Chauvet - L Inde française.djvu/235

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profondément ulcérées, la carie mettant à nu des tronçons de pieds et de mains.

À côté des affections résultant de la fatalité humaine, se montraient toutes les insanités et toutes les barbaries que s’inflige la superstition.

Sur un espace d’un mètre carré, calciné par le soleil, j’aperçus une tête rasée, figurant sur la terre comme la tête du décapité parlant. Le corps enfoui dans le sable disparaissait entièrement.

Ce martyr volontaire restait ainsi depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher, et j’entendais dire dans la foule que des œufs, placés sur son crâne durcissaient sous cette influence torride.

Plus loin une vieille femme qui, vingt ans auparavant, avait fait vœu de tenir le bras droit levé vers le ciel, circulait parmi la foule. Le membre ankylosé avait acquis la rigidité du fer.

Une autre s’était astreinte, par expiation, à garder une de ses mains toujours fermée ; les ongles avaient poussé et s’étaient fait jour par la partie supérieure.

Un Hindou suspendu, la tête en bas, au-dessus d’un foyer ardent, se balançait pendant des heures entières aux applaudissements frénétiques de la foule.

Ce qui me frappa le plus, ce fut un enfant de dix à douze ans, couronné de fleurs à forte senteur et barbouillé de poudre de sandal. Son buste était nu. Il avait le flanc