Page:Chauvet - L Inde française.djvu/29

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et qui circonscrit la moitié de l’enceinte fortifiée commencée, en 960 environ, par les califes fatimites qui venaient de conquérir ce pays.

Les deux faubourgs du Caire, Boulack et le Vieux-Caire, me fournirent également le prétexte d’excursions fort agréables. À Boulack, il me fut permis de parcourir l’admirable palais que Méhémet-Ali s’était fait élever dans ce faubourg et dont les jardins touchent à la rive droite du Nil. C’est un amoncellement de marbre, de porphyre, d’onyx et de bronze enchâssé dans un cadre de fleurs ; à l’intérieur, les tapis épais, les riches tentures, les ressources combinées de l’Orient et de l’Occident travaillées par des mains habiles, les produits de l’art sous toutes les formes, charment les yeux des visiteurs et leur inspirent l’idée d’un grandiose que ne produit point notre civilisation.

Dans le Vieux-Caire, je vis les greniers de Joseph institués par Saladin pour l’emmagasinement des blés et des céréales, excellente précaution contre la famine qui, à des époques périodiques et selon la force des inondations du Nil, se produisait dans le vieux royaume des Lagides. Ces greniers sont immenses et semblent à peine altérés par le temps.

Le puits de Joseph attira mon attention. La profondeur est de près de cent mètres ; la prévoyance du grand Saladin, qui le fit creuser, y ajouta une rampe en spirale si bien établie que les bêtes de somme peuvent