Page:Chauvet - L Inde française.djvu/294

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J’avoue que l’esprit cultivé du thassildar, la faculté d’assimilation qui le distinguait, et surtout le charme de sa conversation, me séduisirent complètement. Lorsqu’il repartit, après avoir rempli sa mission, nous nous serrâmes les mains avec effusion.

Un mois s’était à peine écoulé depuis son départ, lorsque je reçus une lettre datée de Tanjore. C’était une invitation officielle, signée du ministre du rajah, au nom de son souverain, qui m’annonçait une série de chasses et me priait de vouloir bien y assister, en m’offrant l’hospitalité dans l’un des palais du prince.

Il réagissait, bien entendu, de chasser l’éléphant, le tigre et le léopard. Je n’avais jamais vu d’expédition pareille, qui ne se pratique point dans les districts français où manque le gibier fauve. J’étais, en outre, fortement tenté par l’hospitalité d’un prince descendant de ces rajahs du Tanjaour qui furent des premiers dans l’Inde à se jeter dans la gueule du loup, c’est-à-dire à s’allier aux Anglais pour combattre l’influence française.

La ville de Tanjore, à elle seule, méritait bien une visite. C’est l’une des places les plus fortes de l’Inde, que les Anglais assiégèrent inutilement en 1749, sur les remparts de laquelle les Français, neuf ans plus tard, émoussèrent, sans plus de succès, l’effort de leur artillerie, et que les premiers n’enlevèrent que par trahison en 1773.