Page:Chauvet - L Inde française.djvu/296

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Chaque matin, un majordome vient prier l’hôte du souverain de dicter lui-même le menu de son déjeuner et de son dîner ; en même temps il lui présente la carte des vins. Aucun des grands crûs n’y manque : Gruau-Larose, Château-Yquem, Laffitte, Cliquot, Moët, Tokay, Constance, Chambertin, Corton, etc., etc., rappelant les meilleures années vinicoles.

Un chef français préside à la préparation des mets les plus délicats. L’amphitryon seul fait défaut à la fête gastronomique, tant les agents de la Compagnie ont à cœur d’empêcher une trop grande intimité entre les étrangers et les descendants des vieilles dynasties qui ont régné sur la péninsule.

Le rajah absent, je pus lire sur la figure de mon introducteur le plaisir que lui causait ma visite. Il se confondit en protestations d’amitié ; je les lui rendis de mon mieux, de sorte que, lorsque l’heure de nous rendre ensemble au palais royal fut venue, nous étions les meilleurs amis du monde.

La capitale du Tanjaour, comme place de guerre, a beaucoup moins d’importance aujourd’hui qu’elle n’en a eu, il y a un siècle. Ses fortifications résistaient alors avec succès à un long siège ; elles l’ont prouvé plusieurs fois ; mais, comme elles n’ont pas été améliorées depuis, elles ne résisteraient pas longtemps à une attaque de l’artillerie nouvelle.

Qu’importe, après tout, au rajah qui l’habite ? Il a