Page:Chauvet - L Inde française.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

territoire desquels nous devions prendre nos travailleurs, puis la répugnance des Indiens eux-mêmes qui ont longtemps considéré l’expatriation comme un fait anormal, irréligieux, presque déshonorant.

Les Anglais ont fini par comprendre qu’ils n’avaient pas à interdire des opérations surveillées et honnêtes. Les Indiens se sont rendus à la voix de leurs intérêts, admettant en définitive que l’expatriation ne blesse point la loi religieuse et qu’elle ne déshonore personne.

En conséquence, Pondichéry vit une société d’émigration se former et établir son siège dans ses murs, et l’on n’évalue pas à moins de 70,000 individus le nombre d’émigrants qui, de 1848 à 1863, fut expédié par cette société dans nos colonies de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Réunion.

Les contrats d’engagement étaient livrés à raison de 42 roupies pour chaque travailleur expédié dans le centre Amérique et de 39 roupies pour ceux à destination de la Réunion.

Par suite d’une convention conclue entre la France et l’Angleterre le 1er juillet 1861, tous les ports de l’Inde anglaise furent ouverts à notre recrutement, et, à l’expiration du privilège de la société d’émigration, en 1862, le gouvernement français établit un agent spécial dans chacune des villes de Calcutta, Madras, Pondichéry, Yanaon, Karikal, Bombay et Mahé pourvu d’un mandat régulier et d’un exequatur du gouvernement anglais,