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CHAPITRE LII

LE CONGÉ


Les absents ont toujours tort, si l’on en croit la sagesse des nations ; je devais éprouver à mon tour la vérité du proverbe. Mes longues absences réitérées avaient été mises à profit par mes ennemis et surtout par mes obligés, et je sentis, vers la fin de l’année 1853, une certaine froideur s’établir dans mes relations avec l’hôtel du gouvernement.

Dénué d’ambition, ne faisant jamais de zèle hors de propos, incapable de flatter la puissance, me moquant volontiers des démonstrations de servilité que je voyais se manifester sous mes yeux, je devais fatalement provoquer l’explosion d’une hostilité trop longtemps comprimée ; une ligue se forma contre moi. Je la prévis avant son éclosion et je ne fis rien pour l’empêcher.

Mes adversaires, admirablement servis par mon indifférence, trouvèrent mille occasions pour une, de faire naître la défiance là où régnait la plus sympathique