Page:Chauvet - L Inde française.djvu/325

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m’en servis avec une certaine habileté. Un matin, j’allai rendre visite à l’amiral de Verninac, qui me reçut fort bien ; je lui communiquai mon désir de quitter la colonie, où, lui dis-je, je n’ai plus de services à rendre ni au pays, ni à la population, ni à vous.

— Vous auriez tort, me dit l’amiral, d’abandonner la position que vous occupez ici. Quoi que vous supposiez, mes sentiments pour vous sont restés les mêmes, et rien ne les changera. Seulement, ayant usé de la collaboration de bien des gens, je crois qu’il est d’une bonne politique de vivre avec eux sur le pied de la cordialité. Imitez-moi et vous serez tranquille.

— Je me sens peu propre à me montrer gracieux à l’endroit des gens dont vous parlez, amiral ; je suis malade ; je sens la nostalgie m’envahir, et comme je me suis surmené, toutes les fatigues passées m’accablent à la fois.

— Cependant tout le monde se trouve bien ici.

— Oui, ceux qui s’en tiennent à la vie négative ; mais songez aux courses auxquelles je me suis livré coup sur coup. On ne se meut pas impunément dans l’Inde comme en Europe. Vous m’avez envoyé à Dacca, loge française située au nord-est de Calcutta, sur les confins du Bengale et du pays d’Assam, parce que la tradition prétendait qu’en évacuant ce point les Français y avaient enterré des trésors. J’ai fait faire des fouilles qui ont duré