Page:Chauvet - L Inde française.djvu/328

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France que d’aller de Cassimbazar à Balasore, de Jougdia à Patna. Je ne suis pas non plus fâché d’avoir franchi trois ou quatre bras de l’Hoogly et d’avoir passé le Gange pour atteindre Dacca. Mais j’ai été très-éprouvé par ces courses, par l’humidité et par la chaleur. Je sens que j’ai besoin de l’air natal pour me remettre, et je vous prie de m’accorder un congé.

— Sauf les cas bien constatés de maladie grave, nos règlements s’opposent à ce qu’un congé soit accordé à un fonctionnaire avant qu’il ait accompli cinq années de résidence.

— Je me verrai donc contraint de donner ma démission.

— Pour rentrer en France à vos frais ! Avez-vous les quatre ou cinq mille francs nécessaires à votre rapatriement ?

— Je n’ai pas la moindre économie.

Le cas était embarrassant. Cependant l’amiral comprit que ma résolution était irrévocable, et il me promit de chercher un biais. Le lendemain même le biais était trouvé. L’amiral s’entendit avec l’ordonnateur, le commissaire de la marine Moras, qui était resté de mes amis ; ils firent appeler le chef du service de santé qui constata, après un court examen de ma personne, la maladie grave que je lui désignai ; puis, à la prochaine réunion du conseil de gouvernement, lecture faite du rapport du