Page:Chauvet - L Inde française.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tière m’accompagna jusqu’à la schelingue qui devait me faire franchir la barre et me conduire au paquebot.

Les adieux furent déchirants. Mes ayas pleuraient et sanglotaient sans qu’aucune phrase parvint à calmer leur désespoir ; mes coolies embrassaient mes vêtements. Antou et le cuisinier tenaient chacun une de mes mains et les couvraient de baisers. En manière de dénouement, un Indien accourut comme je franchissais le bord de la schelinguer et me remit un pli cacheté.

Ce pli était une adresse des notables indigènes de Pondichéry, par laquelle ils me suppliaient d’agréer l’expression de leur profonde gratitude, me recommandaient de me souvenir d’eux et me donnaient l’assurance que mon nom resterait à jamais gravé dans leurs cœurs.

Ces braves gens n’avaient pas osé me faire remettre ce témoignage de leur affection sur le territoire français, de peur de blesser quelque susceptibilité malveillante ; ils avaient chargé un émissaire de me l’apporter à Madras au moment même de l’embarquement.