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y trouvèrent lorsqu’ils vinrent s’y établir, il y a plus de trois cents ans.

Dans son livre sur l’Inde contemporaine, M. de Lanoye rappelle ces souvenirs, et, après avoir constaté que chrétiens et idolâtres ont conservé une grande vénération pour ce lieu et qu’ils y apportent des offrandes chaque année, il ajoute :

« Comme cette légende n’a rien d’improbable, je ne vois aucun motif de lui opposer un doute sceptique, il serait même impossible d’en expliquer l’origine parmi des peuples de religions si différentes si elle ne reposait pas sur un fait réel. »

Le souvenir qui nous préoccupa le plus pendant nos courses dans la ville de Madras nous procura une impression douloureuse. Notre pensée se reporta à un siècle en arrière et nous la montra forcée de capituler devant l’armée du brave Mahé de La Bourdonnais.

À cette époque, nous avions de grandes possessions dans l’Inde : la reddition de Madras assurait à jamais notre domination dans le sud. Hélas ! le succès de Mahé devint inutile : la capitulation ne fut pas approuvée, et nous perdîmes successivement toutes nos conquêtes.

Comme consécration fatale des tendances de la cour, tous les hommes qui eurent la maladresse de combattre avec énergie et avec succès les armes anglaises dans l’Inde furent disgraciés. Après avoir gémi pendant de longues années à la Bastille, Lally Tollendal fut conduit à l’écha-