Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/277

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er. [2155]

Oh ! Disposez-vous donc, monsieur, à m'épouser !

À m'épouser, vous dis-je ! Oui, moi ! Moi ! C'est moi-même,

Qui suis le bel objet de votre amour extrême.

DAMIS

Vous ne plaisantez point ?

FRANCALEU

Non ; mais, en vérité,

J'ai bien, à vos dépens, jusqu'ici plaisanté, [2160]

Quand, sous le masque heureux qui vous donnait le change,

Je vous faisais chanter des vers à ma louange.

Voilà de vos arrêts, messieurs les gens de goût !

L'ouvrage est peu de chose, et le seul nom fait tout.

Oh çà ! Laissons donc là ce burlesque hyménée. [2165]

Je vous remets la foi que vous m'aviez donnée.

Ne songeons désormais qu'à vous dédommager

De la faute où ce jeu vient de vous engager.

Je vous fais perdre un oncle, et je dois vous le rendre.

Pour cela, je persiste à vous nommer mon gendre. [2170]

Ma fille, en cas pareil, me vaudra bien, je crois,

Et n'est pas un parti moins sortable que moi.

Tenez, lui pourriez-vous refuser quelque estime ?

DAMIS, à part.

Ah ! Lisette la suit ! Malheur à l'anonyme !



Scène VII

Francaleu, Damis, Lucile, Lisette.
FRANCALEU

Mignonne, venez çà ! Vous voyez devant vous [2175]

Celui dont j'ai fait choix pour être votre époux.

Ses talents...

LISETTE

Ses talents ! C'est où je vous arrête...

FRANCALEU

Qu'on se taise !

LISETTE

Apprenez...

FRANCALEU

Ne me romps pas la tête.

Coquine ! Tu crois donc que je sois à sentir

Que tout le jour ici tu n'as fait que mentir ? [2180]

{{Personnage|DA