Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/65

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I


Plus beau près de la fin de sa course azurée,
Le soleil descendait sur le roc de Morée,
Non comme au ciel du nord, sous le nuage obscur,
Mais dans le plein éclat du rayon le plus pur.
Il répand ses flots d’or sur la vague en silence
En colorant les jets de l’eau qui tremble et danse ;
Jette au rocher d’Égine un sourire d’adieux,
Et sur l’île d’Idra laisse ses derniers feux,
Qu’avec bonheur encor le dieu brillant arrête,
Bien que sur ses autels nul mortel ne le fête.
De la cime des monts les ombres s’allongeant,
Salamine invaincue, à toi, vont en plongeant
Et les arches de pourpre, en leurs couches profondes,
Reçoivent son reflet plus foncé sous les ondes.
Sa teinte la plus tendre aux sommets sourcilleux
A trempé sa nuance en la couleur des cieux ;
De la terre et des mers enfin il se retire,
Derrière son rocher de Delphes il expire.