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LE PARFUM DES PRAIRIES

Il la tendra merveilleusement de tous côtés,
Et désormais elle ne s’affaissera plus ;
Prends-le pour soutenir son toit,
Afin que tu puisses accorder dans elle la douce hospitalité.
Viens essayer, je t’appartiens tout entier ;
Le bâton est long et ferme,
Il ne pliera jamais, je te le jure,
Et tu l’appuieras sur ce joli sol
Dont la blancheur fait noircir la neige ;
Prends, mon amour, et cède à mes désirs.

Le comédien, ayant appris ces vers, retourna bien vite près de sa dame.

À peine de retour, il se présenta chez elle et la trouva seule, mais son accueil lui parut glacé.

— Que me veux-tu, mauvais démon ? s’écria-t-elle.

— Livre-moi ce que tu m’as toujours caché, répondit-il.

— Que veux-tu dire ?

— Je m’expliquerai mieux quand ta porte sera close.

— Tu as l’air plein d’audace aujourd’hui. Ton voyage t’a-t-il donc rendu plus courageux ?

— Tu en jugeras par toi-même.