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LE JARDIN PARFUMÉ

sentait mourir d’épuisement. Mais il n’en était rien, Mimoun voulait encore dix autres jours pour faire grandement les choses.

Alors la trop heureuse femme envoya dire à Zora :

— Ma chère maîtresse, les conditions que tu as imposées à mon amant sont plus que dépassées ; et pourtant il ne se sépare pas de moi, j’en prends Dieu à témoin ; qu’il me conserve la vie pour l’amour de lui ! J’ai les cuisses rompues et il ne m’est pas permis de m’asseoir un instant pour me reposer.

Zora voulut alors faire cesser cet homme cheval, mais tout fut inutile et seulement soixante-dix jours après il revint près de ses amis émerveillés qui le complimentèrent ; et il le méritait certes bien.

Ils se partagèrent alors tout ce qu’il y avait dans le palais, filles, femmes et trésors. C’était leur droit de vainqueurs.

Bou-el-haïa ne garda pour lui que la sublime Zora, qui valait tout le reste ensemble.

Cette histoire donne l’explication des vers qui se trouvent au commencement de ce chapitre.