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LE PARFUM DES PRAIRIES

troisième semblait, au contraire, s’étendre à plaisir sur chaque sujet.

Nous nous appesantirons un peu sur ce dernier texte, car son étude nous a permis d’éclaircir un certain nombre de points sur lesquels M***, malgré ses recherches consciencieuses, n’avait pas jeté une lumière suffisante.

Le caractère principal de ce texte, qui n’est pas exempt de fautes, quelquefois même grossières, est d’affecter une plus grande recherche dans le style et dans le choix des expressions, d’entrer dans des détails méticuleux et fréquemment techniques, de multiplier les citations de pièces de vers, souvent, il faut bien le dire, sans beaucoup d’à-propos, d’abuser, en certaines circonstances, d’images ordurières pour lesquelles l’auteur semble avoir un attrait tout particulier ; mais, comme compensation à ces défauts, de donner, au lieu de froides et sèches explications, des tableaux, dans beaucoup de cas, charmants, ne manquant parfois ni de poésie, ni d’originalité, ni de talent de description, ni même d’une certaine élévation de pensées, et portant un cachet oriental dont la délicatesse ne saurait être niée. Nous pouvons citer comme exemple le Chapitre des Baisers, qui ne se trouve ni dans notre traduction ni dans aucun des deux autres textes que nous avons compulsés et dont nous lui avons fait l’emprunt.

En notre qualité de Gaulois, nous ne saurions nous plaindre des gravelures qui y sont semées comme à dessein pour exciter la grosse gaîté ; mais ce que nous devons regretter, ce sont les longueurs fatigantes, les