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LE JARDIN PARFUMÉ

— Qu’Allah me soutienne ! pensa le Sultan, qu’il me fasse sortir de ce lieu sans encombre, et qu’il éloigne le diable de ma personne.

Alors il monte la première marche, qui, ainsi que toutes les autres, était de marbre veiné de noir, de rouge, de blanc, de bleu et de bien d’autres couleurs. Au second escalier il dit :

Celui qui est aimé de Dieu n’a rien à craindre ; au troisième : Que Dieu me protège et rapproche le bien de moi ! Au quatrième : Dieu est plus grand que toutes choses !

Puis il franchit rapidement le cinquième, le sixième, et le septième et dernier degré et il se trouva tout près de la porte, devant laquelle tombait un rideau diaphane qui laissait apercevoir en transparence un appartement magnifique, orné de lustres et de chandeliers d’or et d’argent dans lesquels pleuraient des bougies ardentes. Dans le milieu de la salle se trouvait un bassin de marbre blanc plein d’eau pure, et, plus loin, une table abondamment servie de mets délicats et de vins généreux.

L’ameublement était si somptueux que les yeux en étaient éblouis. Autour de la table, douze filles et sept femmes, d’une merveilleuse beauté,