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LE PARFUM DES PRAIRIES

pagnes, grise comme elles, voulait les injurier. Les nègres, de leur côté, pensaient que c’était une agacerie faite à leur vigueur, lorsque le plus fort de tous et qui paraissait leur chef, s’écria :

— Puisque tu veux absolument niquer, monte dans ma chambre, mets-toi dans mon lit et attends-moi ; je ne tarderai pas à te suivre.

— Dieu ! grand Dieu ! se disait le Sultan, Omar avait bien raison.

Il monte aussitôt vers l’appartement de Debrom, cherche les clefs dans tous les vêtements, mais ne trouve rien.

— Que la volonté de Dieu soit faite, dit-il, en regardant les premières lueurs du jour, qui traversaient les barreaux d’une petite fenêtre, percée dans un mur d’une épaisseur énorme.

Au même instant il voit scintiller dans un rayon de soleil levant une veste d’or suspendue près de la croisée. Il s’en empare, cherche à l’intérieur, et en retire un paquet de sept clefs qui devaient ouvrir les sept chambres des nègres. Les pièces étaient à la suite les unes des autres et la septième clef devait ouvrir la porte du bordj.

— Merci, mon Dieu ! dit le Sultan ; maintenant