Page:Chennevière - Poèmes, 1920.djvu/14

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O pauvre cœur insatisfait,
Homme trouble, que faudrait-il
        A ton bonheur ?

Vois, une âme est là qui demeure,
Le monde gonfle chaque objet.
        Tu n’es pas seul.

Tu sais la force qui anime
Et le secret qui transfigure
        Tu es le maître.

Tu possèdes plus de trésors
Que le fond fabuleux des mers,
        Puisque d’ici,

Tu peux faire à ton gré tenir
Dans ce vase ou cette seconde
        Tout l’infini.

Que t’importent l’ombre et la pluie ?
Qu’importe au dieu qui loge en toi
        Le temps qui fuit ?

Me diras-tu, ô toi qui règnes
Sur un empire sans frontières
        Et sans hasards ;