Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/134

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Mme Véretz. J’ai toujours aimé cet Apépi sans le connaître.

— Oh ! je ne prétends pas le surfaire, répondit-il, et je n’oserais pas affirmer qu’il fût précisément aimable ; mais c’était un homme de mérite, et vous verrez qu’il est digne en quelque mesure de la considération que voulez bien lui témoigner. Je ne vous dirai pas non plus qu’il fût beau, mais sa figure avait du caractère. Vous me demanderez comment je le sais. Il y a, madame, au musée du Louvre, dans l’armoire A de la salle historique, une figurine un peu fruste en basalte vert où l’on avait cru reconnaître le meilleur style saïte. Malheureusement, les cartouches ont disparu. Madame, j’ai les plus sérieuses raisons de penser que cette précieuse statuette n’est pas du tout saïte, que c’est le portrait d’un roi pasteur, et que ce roi pasteur était Apépi. Ainsi vous voyez… »

Il porta de nouveau le verre à ses lèvres, avala une seconde gorgée avec méthode, comme il faisait tout ; puis, poursuivant sa lecture :

« A cet effet, nous sommes obligés de reprendre les choses de plus haut. Ce fut vers l’année 1830 avant l’ère chrétienne que les souverains de la dynastie thébaine commencèrent à se soulever contre les Hycsos. Après une longue et pénible