Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/139

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garde, mon cher comte. Elle a pour vous tant d’estime, tant d’amitié ! Il suffit quelquefois d’un travers pour lasser le cœur d’une femme. »

Et lui montrant du doigt tour à tour les yeux fermés de sa fille et les soixante-treize feuillets :

« Mon cher comte, il faut choisir entre ceci et cela. »

Il l’écoutait en l’observant d’un air hagard, et ses cheveux rouges lui firent horreur.

« En vérité, madame, lui dit-il, il me semble que je commence à vous connaître. »

A ces mots, il retourna vers la table, rassembla les feuillets, les enferma dans son portefeuille, mit le portefeuille sous son bras, fit un profond salut et détala.

Comme il contournait le chalet pour gagner la grande allée du parc :

« Tu peux te réveiller, ma chère, dit en riant Mme Véretz. Nous voilà délivrés à jamais du roi Apépi, qui vivait quarante siècles avant Jésus-Christ. »

Une tête apparut au-dessus du rebord de la fenêtre, et une voix cria du dehors :

« Mettons-en seize, madame, car il faut toujours être exact. »

Le comte de Penneville rentra chez lui, la mort