Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/271

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— Renversant ! répondit le prince. Pour ma part, le dixième commandement, il m’a toujours été sacré. Je n’ai jamais convoité ni la maison de mon prochain, ni son serviteur, ni son bœuf, ni son âne. Oh ! l’homme, il n’est jamais parfait. La seule partie du bien de mon prochain qu’il me soit arrivé quelquefois de convoiter, vous le dirai-je ? c’est sa femme, et si vous me permettez de vous expliquer plus copieusement ma pensée… »

Il n’expliqua rien, attendu que M. Taconet le regardait et que décidément le regard de M. Taconet le gênait.

« Il est une question, reprit Lestoc, que je grille d’envie d’adresser à notre éloquent convive M. Drommel.

— Adressez-moi toutes celles qu’il vous plaira, naïf enfant de la Brie, car vous m’intéressez.

— N’avez-vous jamais été marié ?

— Jeune homme, reprit gravement M. Drommel, quand vous connaîtrez mieux la vie, vous saurez que les philosophes sont obligés quelquefois de s’accommoder aux mœurs de leur siècle.

— Oh ! je ne vous en veux pas ; mais, je vous prie, avez-vous enseigné à Mme Drommel la théorie des affinités électives et de la circulation ?

— Mon jeune ami, répondit-il plus gravement