Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/325

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« Le génie est la chose du monde la plus inutile quand on a les poignets pris dans un nœud coulant.

« La propriété est sacrée ; ceux qui attentent au bien d’autrui sont des scélérats.

« Lorsqu’on a une femme, on entend la garder pour soi.

« Tous les faux princes mériteraient d’être mis en croix.

« La vie est pleine d’accidents fâcheux ; mais le plus fâcheux de tous les accidents est un gros arbre auquel on se trouve étroitement lié. On lui parle, et il n’entend pas, parce qu’il est sourd ; on l’interroge, et il ne répond pas, parce qu’il est muet ; en quoi il ressemble à la destinée, qui, elle aussi, est sourde et muette et ne répond mot à toutes les questions qu’on lui peut faire. »

Si peu romantique que fût M. Drommel, il avait, comme le prince de Malaserra, du vague dans l’âme. L’angoisse toujours croissante qu’il éprouvait, les vives douleurs qu’il commençait à ressentir à l’épaule et dans les bras lui portèrent au cœur. Il vit la lune disparaître derrière la crête d’un coteau, et la nuit se fit dans sa pensée comme dans les gorges d’Apremont. Il perdit à moitié connaissance. Ce fut un bonheur pour lui ; il fut dispensé de la tâche ingrate de compter les heures