Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/72

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de Paris, M. de Miraval a sûrement passé par Vichy. Ce marquis est un danger.

— Un danger ! s’écria Mme Véretz. Quel danger peux-tu craindre ?

— Vous verrez que c’est Mme de Penneville qui l’envoie ici.

— Et tu t’imagines qu’Horace ?… Eh ! ma pauvre folle, n’es-tu pas sûre de son cœur ?

— Est-on jamais sûre du cœur d’un homme ? répondit-elle en feignant une inquiétude qu’elle était loin d’éprouver.

— D’un homme, peut-être, dit en souriant Mme Véretz ; mais le cœur d’un égyptologue est autre chose et ne varie jamais. En fait de sentiment, l’égyptologie est le beau fixe.

— Je vous dis que j’ai fait de méchants rêves, que ce marquis est un danger.

— Voilà ma réponse, lui repartit sa mère en lui présentant un miroir et en l’obligeant à s’y regarder.

— Il me semble que je suis affreuse ce matin, dit Mme Corneuil, qui n’en pensait rien.

— Vous êtes belle comme le jour, ma chère comtesse, et je défie tous les marquis du monde…

— Non, je ne recevrai pas ce grand-oncle, reprit Hortense en écartant le miroir ; vous le recevrez