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NOTRE-DAME-LA-GRANDE.

eu de son péché : par quoy fut mis en terre sainte.

« Et en commémoration de ce, on fit faire une image de Notre-Dame en la ditte église sainct Nicolas, qui est l’image qu’on y voit de présent, où depuis ont été faict tant de miracles au moyen de ce on appela depuis la ditte église Notre-Dame-la-Grande. » — V. Bouchet.

Jetons, en passant près de la porte de cette crypte étroite, un regard dans ses obscures profondeurs. Pendant les jours qui s’écoulent entre le jeudi saint et le jour de Pâques, le Saint-Sacrement y est exposé, et on l’en retire avec pompe pour figurer la résurrection triomphante du Sauveur.

Arrêtons-nous maintenant devant la chapelle qui se trouve à droite : c’est la chapelle de Sainte-Anne, fondée en 1475 par Yvon du Fou, grand sénéchal du Poitou, et Anne Moraude ou Mouraud de Puychévrier, dont elle porte les armoiries sculptées. C’était là qu’était, avant la Révolution, la riche sépulture des fondateurs. Déplorons les ravages et les mutilations dont elle a été l’objet en 1562 ; regrettons le mauvais effet de ces cordes, de ces poids, de ces boîtes, agents nécessaires de l’horloge établie par souscription, avant la Révolution, à la place de celle dont nous avons parlé. Le marteau frappait alors, comme aujourd’hui, sur la plus grosse des cloches de la sonnerie du grand clocher central.

Examinons en détail, et avec le soin dont il est digne, cet autel dû à l’habile ciseau du P. Besny, et qui représente un sujet souvent traité par les imagiers du moyen âge, la généalogie du Sauveur, l’arbre de Jessé ; et, après avoir donné une prière aux vénérables pasteurs dont la dépouille mortelle repose sous ses dalles, nous pourrons contempler à loisir la représentation de l’ensevelissement du Christ.

Cette œuvre, d’un artiste du XVIe siècle, existait autrefois, comme nous l’avons dit (p. 87), dans l’abbaye de la Trinité ; elle était placée à l’extrémité du chœur, près de la grille, du côté de l’épître, et avait été élevée à la mémoire de Marie d’Amboise, abbesse de la Trinité, morte le 8 février 1537, par sa nièce Jeanne de Clermond,