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PARC DE BLOSSAC.

gracieuse dans les massifs verdoyants ses gerbes brillantes et argentées, a été construit en 1840, sous l’administration de M. Jolly. Il est alimenté par la machine hydraulique de l’ingénieur Cordier, et par le château d’eau situé à quelques mètres de là.

Plus tard enfin, les soins pleins de goût d’un de nos édiles (M. Pilotelle) ont ajouté à notre promenade, jusqu’alors trop nue, trop grave, trop sévère, le charme des fleurs qui mêlent leur coquetterie, leurs couleurs et leurs parfums passagers aux parfums éphémères des acacias et des tilleuls.

Pourquoi les exigences d’un budget trop restreint ne lui ont-elles pas permis de faire quelques réserves, quelques économies pour ajouter aux vases élégants qui décorent les ronds-points et les carrés une belle statue, ou tout au moins un bon buste de celui qui économisait et se faisait chiche afin de nous enrichir ?

Ce vœu, qui fut émis, il y a plusieurs années déjà, par notre ami M. Beauchet-Filleau, nous le renouvelons, et il sera exaucé, car il est fondé sur la justice, la reconnaissance et le bon goût.

Mais, par exemple, si on lui donne suite, nous y mettrons deux conditions ; c’est que : 1o les fonds qui seront affectés à cette œuvre ne seront pas confiés à un nouveau Necker ; 2o on ne prendra pas, comme on l’a fait, pour portrait authentique de M. de Blossac, le buste de Pelletier de Saint-Fargeault, qui se trouve relégué à la mairie dans la poussière des infortunes républicaines et royales, mais bien celui dont l’administration municipale possède une copie prise sur une toile conservée autrefois par la famille de l’ancien intendant du Poitou.

On ne comprendrait point que nous ne disions pas un mot des deux groupes de marbre blanc qui ornent l’entrée de la promenade de Blossac, et qui représentent, ce nous semble, la douleur et les joies maternelles.

Ils sont dus au ciseau d’Etex, artiste qui jouit d’une réputation qu’il doit sans doute à d’autres œuvres, celles-ci n’étant — à notre humble avis — que d’un mérite fort secondaire.