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SAINT-HILAIRE-LE-GRAND.

peuples prêtait gratuitement aux logeurs du bon Dieu les milliers de bras dont ils avaient besoin pour entreprendre et achever leurs merveilles ; mais encore aujourd’hui, à l’obole toujours puissante des masses, aux souscriptions assurées déjà peuvent se joindre des legs pieux, qui ne sauraient avoir une meilleure destination, et avec lesquels il serait bientôt permis d’acquitter envers une des gloires les plus pures du monde catholique, ce qui n’est pas seulement de la part des Poitevins un tribut d’honneur, mais une véritable dette de reconnaissance. »

Et voici ce qui a été fait depuis lors :

Pour restaurer l’église Saint-Hilaire, Mgr Pie, évêque de Poitiers, provoqua, en janvier 1859, une souscription accueillie avec faveur ; le ministère de la maison de l’empereur promit, le 13 décembre 1868, 100 000 fr. ; le ministère des cultes, 30 000 ; le Conseil municipal de Poitiers, 25 000 : le tout divisé en plusieurs annuités, et formant, avec le produit attendu des souscriptions, les 205 000 fr. du devis dressé par M. Joly-Leterme (de Saumur), architecte attaché par le ministère à la restauration des monuments historiques. Celui-ci, après avoir soigneusement, pour son projet de restauration, étudié le style de l’ancien édifice, dont on n’a pu refaire que deux travées et demie pour ne pas empiéter sur la voie publique, a confié la surveillance des travaux sous sa direction, à M. Ferrand, architecte diocésain ; et l’adjudicataire (M. Dupré, entrepreneur) s’est mis à l’œuvre en novembre 1869 et a vigoureusement poussé les travaux. Les fouilles ont fait découvrir les fondations de l’église du Xe siècle, celles des églises antérieures, et, à trois ou quatre profondeurs différentes, de nombreux cercueils en pierre, dont un seul portait, en caractères pouvant remonter au IXe siècle, l’inscription suivante :

RECESSIO VALENTINIONI
XIXL IUNIAS.

Ces fouilles, et d’autres remarques faites par M. Dupré