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MAUPERTUIS. — ABBAYE DE NOUAILLÉ.

tateur militaire, et publié par extraits dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest de 1844.

Champ de bataille de Poitiers ou de Maupertuis. — À sept kilomètres de Poitiers, dans la direction de l’est, à peu de distance de la route de Poitiers à Limoges, près de l’ancienne voie romaine qui reliait ces deux villes, se trouve le domaine de la Cardinerie, autrefois Maupertuis. C’est une ferme de la commune de Nouaillé. C’est là que, le lundi 19 septembre 1356, 14 000 soldats commandés par le Prince Noir, fils du roi Édouard d’Angleterre, défirent complètement l’armée française trois fois plus nombreuse, et lui tuèrent 11 000 hommes, parmi lesquels treize comtes, soixante-dix barons et deux mille chevaliers.

On trouve encore sur ces lieux, où périrent 16 000 hommes, le champ de la bataille ; ce fut sans doute le point où se fit le plus grand carnage : aussi le soc de la charrue y a mis souvent à découvert des débris d’armures et des ossements, témoins muets mais irrécusables de cette lutte effroyable.

Le camp du prince Noir devait s’appuyer sur le bois de Nouaillé, ayant sa droite parallèlement à la voie romaine, et sa gauche au ruisseau du Miosson. L’armée française se développait sur une vaste étendue, depuis la Cardinerie jusqu’à deux kilomètres vers Poitiers. Cette journée fut la preuve de ce que peuvent de bonnes dispositions stratégiques, unies au désespoir d’hommes déterminés, contre la mauvaise disposition de masses nombreuses mais mal dirigées.

Nous avons vu dans quels lieux furent enterrés les cadavres des principaux personnages tués dans cette déplorable affaire (v. p. 283 et 302).

(Pour plus de détails, v. l’article de M. Saint-Hipolyte, Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1844.)

Abbaye de Nouaillé. — Nous venons de parler de cette abbaye, et nous en sommes trop rapprochés pour que vous ne teniez pas à la voir de vos yeux. Cette ab-